Nos actions

Gestion

Pourquoi est-il nécessaire de gérer certains espaces naturels en faveur de la nature et de la biodiversité ?

Dans notre contexte régional, où les forêts naturelles ont largement disparu, de nombreux milieux qui comptent parmi les plus riches en biodiversité sont aujourd’hui des « milieux ouverts » (landes, pelouses calcicoles, prairies maigres de fauche,…), résultats de pratiques agricoles et pastorales traditionnelles vieilles de plusieurs siècles.

Ces milieux qui détiennent à la fois une biodiversité élevée et qui sont les témoins historiques de ces pratiques sont aujourd’hui menacés de disparition par l’intensification généralisée de l’agriculture ou par leur abandon. Les surfaces préservées de ces espaces naturels sont par ailleurs largement insuffisantes pour permettre à ces écosystèmes de fonctionner en exprimant toutes leurs composantes.

Le simple fait de leur accorder le statut de réserve naturelle ne suffit donc pas à garantir leur survie à long terme ; la préservation de leur richesse biologique requiert un important travail de gestion, parfois même de restauration, afin d’éviter leur disparition.

A cette fin, Ardenne & Gaume concentre toute son attention au choix des meilleures techniques de gestion, et au suivi de leurs effets à moyen et à long terme. Notre équipe de techniciens professionnels intervient pour le débroussaillage, l’abattage ou encore l’entretien des infrastructures d’accueil du public. Leur travail complète parfois une fauche ou un pâturage effectués en collaboration avec un agriculteur local engagé pour la protection de la nature.

Ces travaux de gestion sont également soutenus par de nombreuses actions bénévoles organisées régulièrement à l’initiative des conservateurs.

Projet Pâturage

Une grande variété de milieux que nous protégeons sont dits « semi-naturels » car issus de pratiques agro-pastorales ancestrales. Le pâturage extensif en vigueur jusqu’au début du siècle dernier a développé et entretenu de grands espaces ouverts très riches en espèces qui risquent aujourd’hui de disparaître sans une gestion efficace. Dans les landes et les pelouses, le retour au pâturage constitue dès lors une option de gestion efficace d’un point de vue écologique mais également économique, en permettant de réduire le besoin en main d’œuvre ainsi que les désagréments liés à l’utilisation de machines motorisées. Depuis près de 20 ans et les premières grandes restaurations de pelouses calcaires financées par plusieurs projets LIFE, Ardenne & Gaume a acquis une expertise reconnue dans la gestion par pâturage de milieux semi-naturels. C’est ainsi que notre équipe de terrain gère au quotidien un troupeau de chèvres et de moutons destiné à assurer l’entretien de quelque 25 hectares de pelouses autour de Dinant, grâce au soutien financier de la Région Wallonne. Avec ce troupeau, Ardenne & Gaume contribue également à la préservation de la chèvre de Lorraine, une race rustique particulièrement menacée.

L’association assure également une mission de coordination des actions de pâturage sur plusieurs secteurs restaurés depuis le début des années 2000, où la gestion des troupeaux est assurée par des éleveurs professionnels engagés pour la nature. Cette mission porte sur plusieurs centaines d’hectares en Lesse et Lomme, sur le camp militaire de Marche-en-Famenne, les plateaux tourbeux de Saint-Hubert ainsi que plusieurs prairies humides de la région de Saint-Ode.

Destination Terrils

Les terrils, vestiges d’une activité minière révolue, jalonnent par centaines le paysage du bassin minier franco-wallon.

Au fil des ans, ils se sont verdis (naturellement ou pas) et sont devenus des lieux de découverte tant pour leur intérêt écologique qu’historique et social.

Ces dernières années, la fréquentation croissante de certains sites emblématiques soulève plusieurs questions relatives à la capacité d’accueil, aux schémas d’accueil et à la pérennité de cet accueil. En effet, les terrils, anciens sites industriels, n’ont pas été édifiés pour recevoir le public. Une fréquentation non contrôlée peut altérer leur capacité de résilience (ravines, effondrement, affaissement) et mettre à mal l’équilibre entre écologie et développement territorial, par exemple par l’interdiction d’accès à des sites devenus dangereux.

À travers ce projet transfrontalier, nous souhaitons allier le développement touristique et donc économique tout en préservant l’intégrité et la patrimonialité des sites, ceci afin de garantir la durabilité des activités sur ces sites.

Pour ce faire, une série de thématiques seront étudiées et analysées : types de fréquentation, biodiversité, vestiges de l’activité minière, sensibilités diverses…

Parallèlement, des schémas d’accueil sur sites seront développés, en prenant en compte les indicateurs étudiés. Des schémas d’accessibilité aux terrils en mobilité douce seront également proposés.

Enfin, un portail internet et des outils numériques seront développés pour garantir l’accès au plus grand nombre, mais de manière raisonnée et en tenant compte des aspirations de chacun et des éventuelles contraintes liées à chaque terril.

Ce projet a débuté le 1er octobre 2017 et a pris fin le 31 mars 2022.

Il est mis en œuvre par le CPIE Chaine des Terrils (chef de file), avec différents partenaires belges et français dont Ardenne & Gaume, et le CARAH, Natecom, Espace Environnement, le Conservatoire Botanique National de Bailleul, en collaboration avec Charleroi Nature et la Ville de Charleroi.

En savoir plus ?

www.facebook.com/destinationterrils/

Contrat de Bassin Minier

Le bassin minier belge s’étend de la province de Hainaut jusqu’en province de Liège. De plus d’un millier à l’origine, les terrils wallons ne représentent plus que quelques 300 sites, répartis sur des surfaces de quelques ares à plusieurs dizaines d’hectares. Propriétés privées ou publiques, d’utilisations variées, allant de la promenade, la randonnée, le parapente, le VTT, l’étude des milieux naturels et la sensibilisation, les terrils font l’objet, comme les cours d’eau, d’une multitude d’utilisations par notre société. S’inspirant de la logique développée au sein des Contrats de Rivières existants, il est important de les inclure dans une réflexion globale basée sur une politique transcommunale et assurant une utilisation rationnelle et durable de ces sites pour la plupart exceptionnels.

Le projet a été mis en oeuvre avec les communes désireuses de trouver une solution pour une valorisation durable de leurs terrils. Les concertations permettront d’évaluer la faisabilité d’un contrat de bassin minier sur le territoire wallon. Les communes concernées actuellement participent activement, d’une façon ou d’une autre, à des actions d’inventaires et de pratiques de gestion depuis quelques années et des partenariats forts se sont mis en place entre différentes ASBL, associations de fait, communes, structures officielles wallonnes, … Il est évident qu’une cellule de concertation permettrait de mettre en place sur le terrain des actions concrètes de gestion mais aussi de participation citoyenne active pour assurer une gestion durable des sites miniers, terrils et milieux associés. Le projet pilote s’est cloturé le 31/12/2021 et une reconduction est actuellement à l’étude.

Le projet vise à profiter des apports des connaissances, des rencontres, des échanges d’expériences et des inventaires mis en place par diverses structures. Ces points importants permettront d’établir les interactions entre les différents partenaires agissant sur et autour des terrils, de renforcer les synergies et d’arriver à mettre en exergue des sites souvent décriés ou mis au ban de la société, malgré leurs multiples arguments et avantages. En résumé, comment étendre une approche locale de la gestion des terrils à l’ensemble des provinces concernées et de la Wallonie par une réflexion de globalité inspirée de la gestion des contrats de rivière ?

Ce projet pilote financé par le SPW a pour objectifs d’assurer la mobilisation des compétences locales, de rechercher des partenariats forts et durables, et pourrait assurer une dynamique d’inter-PCDN avec une réflexion orientée sites « Terrils ». Le rôle des communes sera à définir pour évaluer l’intérêt d’une mobilisation ponctuelle de matériel ou de personnel à des fins d’actions ciblées et concertées sur l’ensemble du territoire régional occupé par le bassin minier. L’objectif final sera d’évaluer les participations budgétaires devant être mobilisées pour une action globale sur la Wallonie.

Il est mis en œuvre par Ardenne & Gaume, en étroite collaboration avec le CARAH, Espace Environnement, le SPW et les communes concernées.