Parcs & Réserves – Volume 53 – Fascicules 3 – 1998

Conservation des papillons, fragmentation des habitats, gestion des zones humides en Belgique, végétation de Louftémont-Vlessart, entomofaune.

Sommaire

Page 1 – Éditorial
Page 2 – Fragmentation de l’habitat et biologie de la conservation : le modèle des papillons de jour – par M. Baguette
Page 4 – L’importance de la dispersion en biologie de la conservation : Le cas du nacré de la canneberge (Boloria aquilonari) – par L. Mousson et M. Baguette
Page 5 – Les apports de la génétique des populations à la conservation des lépidoptères : quelques résulats récents – par G. Nève
Page 8 – Le parasitisme, facteur-clé de la survie des populations locales de rhopalocères ? – par M. Waeyenbergh
Page 12 – Gestion des milieux entomofaune et réflexions sur la conservation de la nature – par Ph. Goffart
Page 18 – L’apport des banques de données biogéographiques à la conservation de l’entomofaune – par Ph. Lebrun et M. Dufrêne
Page 26 – Contributions à l’étude de la faune entomologique belge : Les rhopalocères des zone humides en Lorraine et Ardenne belge – par Y. Valenne et P. Taymans
Page 31 – La végétation de la réserve naturelle domaniale de Louftémont-Vlessart – par Ph. Martin, J. Saintenoy-Simon et R. Fichant
Page 36 – L’histoire d’un papillon nommé : Lycia zonaria – par J.L. Renneson

À découvrir dans ce numéro

Quand les papillons se dispersent : fragmentation de paysages, d’ADN et interactions parasitaires 

L’étude des Lépidoptères offre un excellent modèle pour comprendre le fonctionnement des populations dans des paysages fragmentés. Elle permet d’analyser les effets de la dispersion des individus entre populations sur leur dynamique, ainsi que l’impact de différents scénarios d’aménagement du territoire sur la survie des espèces menacées. La génétique des populations joue un rôle complémentaire aux approches écologiques : elle met en évidence l’originalité génétique d’une population donnée et confirme les observations écologiques liées aux modifications de structure et de connectivité des populations. Enfin, même si les parasites n’agissent pas directement sur la taille des populations, ils peuvent causer des mortalités massives et ainsi perturber leur stabilité.

Agir sans nuire : L’Entomologie au cœur des pratiques de conservation

Toute action de gestion des habitats naturels peut nuire aux insectes, notamment par destruction directe. Il est donc essentiel de trouver un équilibre entre l’intervention humaine et le laisser-faire, tout en assurant un suivi régulier des populations sur les sites concernés afin d’adapter les pratiques. Pour protéger l’entomofaune, il faut éviter les interventions à l’aveugle basées uniquement sur les traditions. L’utilisation de banques de données biogéographiques et une meilleure connaissance de la niche écologique, de la phénologie et de la distribution spatio-temporelle des espèces sont des outils précieux pour une conservation efficace.

Diversité des rhopalocères des zones humides en Lorraine et Ardenne belge : recensement précis et impact des biotopes

Les souffles de Louftémont-Vlessart : Harmonie et Fragilité de la phytodynamique

La réserve naturelle de Louftémont-Vlessart, située dans le massif forestier d’Anlier, couvre environ 40 hectares répartis sur deux sites : le marais de Louftémont et le marais de Vlessart. Elle est caractérisée par des sols hydromorphiques et une riche biodiversité, incluant des tourbières, des prairies et des landes. Le site abrite des espèces rares et menacées telles que l’Arnica montana et le Menyanthes trifoliata. L’article mentionne également toutes les espèces présentes, détaillant notamment les végétaux spécifiques aux différentes zones, comme Eriophorum vaginatum, Calamagrostis epigejos, et Carex rostrata. La dynamique écologique, avec l’envahissement progressif par des espèces pionnières et la régression des milieux oligotrophes, souligne la fragilité de ce biotope malgré son statut de réserve naturelle.

Le retour de la Phalène zonée : sauvetage et espoir pour Lycia zonaria

En 1993, une population de plus de 150 couples a été découverte à Waltzing, dans une prairie destinée à être lotie. Pour préserver l’espèce, les papillons ont été transférés vers une réserve de 2 ha à Sainte-Marie/Semois, où des zones ont été aménagées pour protéger les chenilles et suivre leur évolution. Bien que la densité reste faible, l’espèce est aujourd’hui maintenue dans ce site grâce à ces efforts de sauvegarde.