Parcs & Réserves – Volume 58 – Fascicule 3 – 2003

Les langues (du Wallon au Mahongwe), les bords de rivières, les loups du Québec et les éléphants d’Afrique. L’agroforesterie du cacao – agriculture durable.

Sommaire

Page 3 – Éditorial – par W. Delvingt
Page 4 – Proverbes d’ici et d’ailleurs, de la diversité culturelle à la diversité biologique – par J.-L. Doucet et A.-G. Boubady
Page 8 – Les peuplements à structure irrégulière : une alternative à la foresterie traditionnelle – par M. Letocart et G. Graux
Page 14 – Le loup au Québec – par J. Blond
Page 24 – La forêt dense humide atlantique du Brésil et le système cacao-cabruca bahianais – Comment développement économique et protection de la biodiversité peuvent aller de pair – par J.-F. Van Belle, D. E. Lobão et S. Herrera
Page 31 – Fonctions et aménagements des ripisylves en zone méditerranéenne – Compte rendu des journées d’étude du 7 et 8 février et du 10 et 11 avril 2003 sur les ripisylves méditerranéennes organisées par l’association Forêt Méditerranéenne – par F. Mouchet
Page 33 – Le programme MIKE : la CITES et la conservation de l’éléphant – par P. Bouché

À découvrir dans ce numéro

« Wisse qu’i gn’a des lîve, i gn’a des chesseu » (Où il y a des lièvres, il y a des chasseurs)

Comparaison de proverbes gabonais et wallons, en tant que reflets de cultures menacées. Si les proverbes wallons évoquent surtout des animaux domestiques, ceux du Gabon, notamment mahongwe, font largement appel à la faune sauvage locale. Cette diversité montre la manière dont chaque culture exprime ses valeurs et sa relation à l’environnement.

De la quantité à la qualité : repenser la forêt au-delà du rendement

La filière forestière wallonne traverse une crise profonde : les prix du bois, en particulier l’épicéa, sont en forte baisse, tandis que les coûts de gestion ne cessent d’augmenter. Le bois de qualité moyenne ou issu d’éclaircies n’est plus rentable. Face à cette situation, des acteurs explorent de nouvelles approches économiques plus durables, comme le sylvopastoralisme ou la gestion multifonctionnelle de la forêt, pour redonner de la valeur à ces espaces et diversifier les revenus.

Au rythme discret des loups du Québec

En Amérique du Nord, deux espèces de loups sont identifiées : le loup gris (Canis lupus) et le loup roux (Canis rufus ou Canis niger). La loi québécoise protège le loup en régulant strictement sa chasse, notamment par des périodes limitées et la protection des tanières. Bien que le commerce des fourrures soit encadré, certains contournements subsistent. Les populations de loups paraissent stables depuis plusieurs décennies, parfois soutenues par l’immigration d’animaux voisins. Enfin, des pressions internationales et des enjeux de recolonisation naturelle pourraient influencer la gestion future du loup au Québec.

Quand la forêt parle, le cacao écoute

Les producteurs de cacao de Bahia, tout en développant économiquement un milieu rural assurent également la protection d’un des milieux écologiques les plus fragiles et menacés de la planète. Pour produire un cacao de très haute qualité, ils savent que la protection de l’écosystème dont ils ont hérité en est le meilleur garant.

Ripisylve et bois mort : vers une gestion différenciée des cours d’eau

La ripisylve, végétation bordant les cours d’eau, joue un rôle essentiel dans la biodiversité, la régulation thermique et la qualité de l’eau. La non-intervention dans les zones sans enjeu, notamment en laissant le bois mort — bénéfique pour la faune et la régulation des crues — mérite d’être mieux étudiée afin de cibler les interventions et évaluer les risques.

Sur la piste des éléphants, MIKE écoute

L’histoire de l’exploitation des éléphants d’Afrique a conduit à un effondrement dramatique de leurs populations, notamment au XXe siècle. Pour lutter contre le braconnage et encadrer le commerce légal d’ivoire, la CITES a instauré des mesures de régulation. Parmi elles, le programme MIKE (Monitoring the Illegal Killing of Elephants) joue un rôle central : il permet de surveiller de manière rigoureuse les abattages illégaux d’éléphants en Afrique et en Asie. En collectant des données dans les aires protégées, MIKE fournit des informations clés pour orienter les décisions internationales en matière de conservation.