Appel aux dons pour la Réserve naturelle de Colanhan

Dès 1987, Ardenne & Gaume saisi l’opportunité d’acquérir un peu plus de 6 hectares sur le Colanhan, l’un des 4 synclinaux perchés de Belgique. Outre le phénomène géologique rare, le site présente un intérêt indéniable du point de vue biologique. Son histoire nous apprend que le site fut jadis exploité pour l’exploitation de phyllades utilisées comme ardoises, en témoignent les innombrables fosses d’exploitation et cônes de déblais, issues des concessions familiales qui expliquent l’extrême morcellement du parcellaire local.

Après l’abandon de ces pratiques, les fosses se sont vues colonisées par de micro-tourbières, et les bosses et autres fronts d’exploitation, par des lichens et des mousses d’une grande originalité. Sur les zones les plus sèches, c’est une chênaie-boulaie à myrtille qui s’est installée. D’héritage en héritage, le foncier s’est morcelé et dispersé. Certains vastes blocs ont été rassemblés et plantés d’épicéas, souffrant aujourd’hui de conditions trop sèches et n’offrant guère à la nature un habitat que pour un trop maigre cortège d’oiseaux, d’insectes, de mousses et de champignons.

Il y a 5 ans, un tournant s’opère

En 37 ans, notre association a fait du chemin. Après une extension de l’agrément de la réserve notamment permise par le projet LIFE Ardenne liégeoise, étendant le site à près de 30 ha en 2020, le projet Aires Protégées du Plan de Relance de la Wallonie nous a permis de relancer la dynamique d’acquisition sur place. Aujourd’hui, ce sont pas moins de 27 hectares qui ont encore pu être acquis ! Grâce à ces extensions, le puzzle se complète et la protection devient de plus en plus cohérente.

Des restaurations plus ambitieuses sont permises et s’étaleront progressivement dans les années à venir. Les coupes d’épicéas se succéderont pour laisser la place au retour de la forêt feuillue et à la diversité d’oiseaux et de lichens épiphytes qui l’accompagnent à Colanhan. Une place sera réserve aux landes et autres milieux ouverts connexes sur le versant sud, permise par la pratique d’un pâturage extensif entamé en collaboration avec la Bergerie de la Grande Fange en 2020.

Dans la vallée, où l’abandon de la sylviculture a laissé place à la dynamique naturelle de la Lienne naissance, on voit le retour du castor d’Europe et avec lui une foule d’oiseaux ayant auparavant déserté les lieux. De nombreuses opportunités d’extension s’offrent aujourd’hui à nous dans la vallée, offrant une continuité de réseau écologique vers Lierneux au départ de la RND voisine des sources de la Lienne.

Les lieux n’appellent qu’à la randonnée et la contemplation

La réserve est traversée sur le chemin de crête par un sentier accessible aux piétons, et le tracé de l’ancien vicinal qui longe la rivière vaut franchement le détour, avec de superbes points de vue sur le flanc de la montagne.

Chaussez vos bottines et partez à la découverte des lieux ! Si vous n’êtes pas encore convaincus, cela vous poussera sans aucune doute à nous soutenir par un généreux don !