Appel aux dons pour la Réserve naturelle du Ruisseau du Bois de la Vanne

Située sur les berges du Ruisseau du Bois de la Vanne, la réserve naturelle est essentiellement constituée d’un patchwork de milieux ouverts humides, alluviaux ou non, installés sur d’anciennes pâtures. En entre 2015 et 2020 et après plusieurs tentatives ratées (mort accidentelle ou perturbations intentionnelles), le castor d’Europe (Castor fiber) s’installe sur les lieux et barre le cours du ruisseau. Ses travaux ont profondément modifié les lieux et le barrage, aujourd’hui abandonné, retient une vaste étendue en pente douce, partiellement envasée et siège d’une incroyable biodiversité.

Après l’abandon, la vie

C’est ainsi que fut découverte une station de l’élatine à 6 étamines (Elatine hexandra), une petite plante des vases exondées, en danger critique d’extinction en Wallonie et rarissime en Ardenne. Elle y est accompagnée d’une diversité de bryophytes apparemment prometteuse, et en remontant vers les terrasses plus sèchent se succèdent bas-marais, jonchaies, cariçaies, mégaphorbiaies (aussi bien étendues en aval du barrage) et prairies à bistorte (Polygonum bistorta). De l’autre côté du ruisseau lové à flanc de versant, on découvre des prairies d’autant plus maigres qu’on grimpe la pente et cernées de haies vives qui font le bonheur des fauvettes à la belle saison.

Un piège photo laissé sur place quelques semaines seulement nous a révélé la présence de la cigogne noire (Ciconia nigra), du cincle plongeur (Cinclus cinclus), du chevalier culblanc (Tringa ochropus) et même du martin-pêcheur d’Europe (Alcedo atthis) qui a déposé au-dessus du piège une pelote de réjection fournie d’écailles et d’arrêtes de poissons ! En hiver, le site accueille de petits groupes de bécassines des marais (Gallinago gallinago) en halte.

Des insectes qui ne sont pas en reste

Du point de vue entomologique, l’on atteint des sommets. Du côté des papillons, on notait encore il y a peu les deux espèces inféodées à la bistorte, les nacrés (Boloria eunomia) et cuivrés (Lycaena helle) de la bistorte. Nous espérons que la reprise de la gestion nous permettra d’observer à nouveau le fabuleux cuivré absent lors de nos dernières prospections, probablement en raison de l’abandon de l’entretien des prairies. C’est la reine-des-prés (Filipendula ulmaria) qui profite de l’abandon, et tend à dominer les bistortes, elle offre en outre le couvert à la larve d’une petite chrysomèle dont de nourrit une coccinelle protégée, initialement inféodée aux landes, la coccinelle à hiéroglyphes (Coccinelle hieroglyphica).

La vasière du barrage est l’habitat de prédilection du tétrix des vasières (Tetrix ceperoi), une sorte de minuscule criquet, très peu commun en Ardenne. Toujours du côté des orthoptères, on note la sauterelle cymabalière (Tettigonia cantans), uniquement présente dans cette région de la Wallonie et le conocéphale des roseaux (Conocephalus dorsalis), rare également. La présence d’une abeille nomade, parasite de l’andrène de la Knautie (Andrena hattorfiana) nous enthousiasme sur la diversité des pollinisateurs encore méconnue, alors que celle des odonates n’est déjà plus à démontrer, à l’instar de la diversité botanique.

Nous avons besoin de vous !

Protéger ce joyaux sur maintenant 4 hectares a malheureusement un coût et nous serions heureux de pouvoir compter sur votre générosité pour nous aider à rassembler les fonds nécessaires à la création de la réserve naturelle du Ruisseau du Bois de la Vanne