Des cypéracées et des libellules aux étangs près de Huy
Le site des Mares de Ben-Ahin s’étend sur la rive droite de la Meuse, un peu en amont de Huy. Il comporte d’une part des étangs, mares et marécages, et d’autre part, un versant abrupt et boisé. La zone humide s’est formée à la suite de l’extraction industrielle d’argile à tuile, abandonnée vers 1926. Les fosses épuisées étaient laissées à l’abandon et se remplissaient progressivement d’eau provenant de la nappe phréatique, du ruisseau de Gives et de suintements sourdant au pied du versant.
Déjà à la fin du 19e siècle, les mares de Ben-Ahin étaient très fréquentées par les botanistes de la région, qui connaissaient bien leur richesse floristique. La plupart des espèces observées à cette époque se sont d’ailleurs maintenues jusqu’à nos jours, y compris plusieurs cypéracées très rares dans la vallée de la Meuse comme la Laîche Raide (Carex elata), la Laîche Vésiculeuse (Carex vesicaria), la Laîche Faux-souchet (Carex pseudocyperus), la Laîche Allongée (Carex elongata), etc. Mais la plante la plus intéressante est sans conteste le Trèfle d’Eau (Menyanthes trifoliata) qui se dissimule sous les aulnes dans des zones régulièrement inondées.
Jadis, avant d’être transformée en pâturages puis en cultures, la plaine alluviale était occupée par des prés de fauche, dont la Reine des Prés (Filipendula ulmaria) et le Pigamon Jaune (Thalictrum flavum) en constituent des vestiges. Les saules forment ici et là des fourrés denses. Le versant de schiste houiller qui longe la zone humide est entièrement boisé. On y trouve une chênaie-hêtraie à luzule des bois, une chênaie à charme sur colluvions de bas de pente à Corydale Solide (Corydalis solida), abritant le rare Polystic à Soies (Polystichum setiferum), une frênaie alluviale et des fragments d’aulnaie à laîche allongée et à laîche raide.
D’un point de vue faunistique, les mares se distinguent par leur intérêt odonatologique exceptionnel, avec 38 espèces de libellules recensées au cours des vingt dernières années, dont l’Æschne Printanière (Brachytron pratense), la Libellule Fauve (Libellula fulva) ou encore l’Aagrion Délicat (Ceriagrion tenellum) dont ce fut longtemps la seule localité wallonne connue. La végétation rivulaire accueille par ailleurs des hôtes plus discrets, tel le Vertigo des Marais (Vertigo antivertigo), minuscule escargot très hygrophile et fort localisé dans la vallée de la Meuse. (Saintenoy-Simon, Titeux & Goffart, 2010).
Caractéristiques
Accès public
La réserve est accessible au public uniquement via le sentier principal longeant la réserve.
Mares de Ben-Ahin
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Voir aussi

Parcs & Réserves – Volume 51 – Fascicule 2 – 1996
Gestion durable du Lac de Bambois, coûts d’entretien des pelouses calcaires, sauvetage d’un éléphant en Afrique, conservation de la gélinotte.
Cette réserve a été aménagée dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie et financée à hauteur de 100% par l’Union européenne – NextGenerationEU. Plus d’infos sur le Plan de relance : wallonierelance.be

