Sciences participatives et citoyennes

Comment vos observations peuvent-elles aider la nature

Vous utilisez parfois des portails d’encodage de données biologiques lors de vos sorties nature ? Excellente initiative ! Grâce à vous, la connaissance de la biodiversité wallonne progresse.

Mais saviez-vous qu’il existe des moyens pour rendre vos observations encore plus utiles ? Que vous soyez débutant ou expert, découvrez comment vos données peuvent contribuer à mieux comprendre la répartition, l’abondance, le déclin, la migration des espèces et bien d’autres phénomènes.

Pourquoi encoder vos observations ?

La collecte et l’encodage des données biologiques sont essentiels pour :

  • suivre l’état de la biodiversité,
  • identifier les priorités de conservation,
  • modéliser la répartition des espèces en fonction des facteurs écologiques,
  • orienter les politiques en matière de protection de la nature et d’aménagement du territoire.

Bien que les naturalistes professionnels fournissent une partie de ces données, une grande partie provient des bénévoles passionnés qui explorent les moindres recoins de la Wallonie. Ce formidable élan, connu sous le nom de sciences participatives, s’est largement développé ces 20 dernières années grâce aux avancées technologiques.

Aujourd’hui, il est possible d’encoder des observations directement sur le terrain, d’identifier une espèce à partir d’une photo grâce à de nombreuses applications mobiles, ou encore de faire valider ses données par un expert à l’autre bout du monde.

Plus d’observations… mais attention à la qualité

L’engouement pour les sciences participatives a permis une collecte massive de données et une sensibilisation accrue à la protection de la nature. Cependant, les observations encodées par le grand public diffèrent souvent des données recueillies par des professionnels suivant des protocoles stricts.

Observations d’hirondelle rustique en 2023 : contrairement à ce que pourrait suggérer une première lecture, il n’y a pas nécessairement une présence moindre des hirondelles rustiques en été. Les pics de signalement au printemps et en automne reflètent l’enthousiasme des observateurs à noter les mouvements liés à la migration (source : Observations.be).

Certaines tendances se dégagent :

  • Les données encodées sont souvent opportunistes, sans planification préalable.
  • Le nombre d’espèces recensées par sortie diminue, les observations isolées étant plus fréquentes.
  • Seules les observations d’espèces plus rares sont encodées.

Ces pratiques, bien que précieuses pour compléter des cartes de répartition, peuvent introduire des biais si elles ne s’accompagnent pas d’efforts exhaustifs. Cela complique parfois leur utilisation dans des études scientifiques.

Comment améliorer vos contributions ?

Rejoignez des groupes de travail et participez à des inventaires structurés

Les groupes de travail thématiques, comme Gomphus (libellules) ou Lycaena (papillons de jour), offrent un cadre idéal pour :

  • améliorer la précision de vos observations,
  • bénéficier de la validation par des spécialistes,
  • suivre des formations continues,
  • participer au monitoring récurrent d’espèces à enjeux en Wallonie.
Schéma montrant la logique d’appropriation progressive de connaissances et de spécialisation qui est attendue par les différents types de programmes d’inventaires biologiques.

Ces collaborations permettent de co-construire des projets entre citoyens et scientifiques, en définissant des objectifs communs.

Participez à des projets ponctuels

Certains projets, comme FrichNat (centré sur les friches industrielles wallonnes), mobilisent le public autour d’initiatives innovantes. Même si ce projet est clôturé, restez attentifs aux appels à participation d’associations comme les Cercles des Naturalistes de Belgique ou Natagora.

Prenez part à des enquêtes grand public

Des initiatives accessibles, comme le Grand Recensement des Oiseaux de Jardin organisé chaque hiver, permettent à tous – y compris aux familles – de contribuer à la science tout en découvrant la biodiversité.

Quelques conseils pour encoder vos données comme un pro

Pour rendre vos données plus exploitables scientifiquement :

  • Faites des listes complètes. Notez toutes les espèces observées sur un site.
  • Détaillez vos données. Mentionnez les comportements, associations d’espèces (ex. une plante visitée par un pollinisateur) ou les conditions spécifiques.
  • Adoptez une méthodologie. Essayez de suivre un protocole simple pour assurer une certaine répétabilité.
  • Explorez des zones peu inventoriées. Laissez de côté les hots-spots pour observer des sites encore peu étudiés.
  • Signalez les absences. L’absence d’une espèce là où elle était autrefois présente est aussi une information précieuse.
  • Utilisez des outils d’identification. Si vous ne reconnaissez pas une espèce, identifiez au moins la famille ou ajoutez une photo pour permettre aux spécialistes de valider vos données.

En participant activement et en suivant ces quelques bonnes pratiques, vous contribuerez à une meilleure connaissance de la nature et, indirectement, à sa préservation. Alors, prêt à encoder ? 

Pour plus d’informations consultez les Carnets des Espaces Naturels n°2 sur le sujet des sciences participatives.

Crédit photo : Le Rocheux © Christophe Danaux

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